Charlotte Massip


J’étais attirée par des œuvres vibratoires, tout en finesse, telles celles de Hans Bellmer, Domenico Gnoli, Ritch Miller, Georges Braque,Fred Deux.
Par la suite mon regard prit tout naturellement le chemin du corps. Le squelette devint à mes yeux l’architecture exemplaire du vivant. C’est lui qu’il me semblait urgent et nécessaire d’habiller de mes états d’âme.
Je veux parler de mon aventure avec les disséqués. Pas les disséqués auxquels l’anatomiste pense, mais ceux dont les organes par d’étranges transgressions des lois biologiques se déplacent, changent de rôle, s’exposent à des greffes imprévues. Tout ça peut sembler baroque mais répond plutôt à un geste que j’ose qualifier de chirurgical.
L’art de la gravure peut se comparer à de délicates incisions au scalpel dont les conséquences portent une part de mystère. A ce sujet, mon rapport au cuivre fut révélant. La morsure du métal, c’était pour moi comme une opération qui commençait à la peau pour se poursuivre dans les obscurités d’encre et de sang de la matière.